POLITIQUE Morzine : plusieurs mises en examen au sein du
conseil municipal.
La commune chablaisienne a la particularité de concentrer
deux stations sur son territoire, Morzine et Avoriaz, ce qui lui octroie des
capacités d’investissement hors normes au regard de sa population (à peine
3 000 habitants). La construction des ateliers municipaux, le bâtiment
d’accueil d’Avoriaz ou la maison médicalisée de Morzine (notre photo) se
chiffrent à plus de 200 000 € HT chacun. Un seuil qui aurait dû
déclencher des appels d’offres plus exigeants que les mises en concurrence
réalisées.
Le maire en exercice, son prédécesseur, ainsi que deux
adjoints morzinois ont été mis en examen dans le cadre d’une information
judiciaire ouverte en juin 2017 pour délit de favoritisme et prise
illégale d’intérêts.
Cette instruction fait suite au rapport de la chambre
régionale des comptes rendu en février 2016. Les exercices 2009 à 2013
avaient alors été passés au crible par la juridiction financière.
Ressortaient notamment de l’audit communal, « la
méconnaissance répétée et parfois significative des règles de la commande
publique », ainsi que « la présence d’élus intéressés dans certaines
commissions ».
En clair, maire et adjoints auraient pu biaiser
l’attribution des marchés pour en tirer profit dans leur activité “civile”.
Des négligences coupables ?
Dans la douzaine de pages consacrées au sujet, la cour avait
- entre autres - relevé le grand décalage entre le haut niveau
d’investissement de la commune et son amateurisme administratif.
Pas de cellule ou de référent identifié en matière de
commande publique, des fonctionnaires sous-formés à l’exercice, des achats hors
procédures, un défaut d’archivage des pièces de marché, une mise en concurrence
insuffisante…
« Nous avons toujours œuvré dans l’intérêt général et celui
de la collectivité »
Gérard Berger a succédé à Jean-Louis Battandier en
décembre 2010 dans le fauteuil de premier magistrat.
Ils se partagent ainsi la responsabilité des cinq exercices
examinés par la cour régionale des comptes.
Serein quant à l’issue de l’instruction, le maire actuel
rejette toute tentative d’enrichissement personnel.
Il y a peut-être des faiblesses ou des manquements dans ces
dossiers, mais nous avons toujours œuvré dans l’intérêt général et celui de la
collectivité.
Quid de la prétendue préférence morzinoise ? « On nous
reproche d’avoir principalement retenu des entreprises locales, mais il est
logique qu’elles soient moins chères et donc plus concurrentielles que des
sociétés basées à Paris ou Arcachon ! », se défend-il.
Retrouvez l'article complet dans les éditions Haute-Savoie
ce samedi 5 mai.
Le Dauphiné 74 - Par Virginie BORLET | Publié le 05/05/2018
à 06:06 | Vu 29794 fois
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