mercredi, décembre 13, 2006

Cent ans après, Paris et Alfortville se préparent à revivre les pieds dans l'eau















Le zouave du premier pont de l'Alma qui servait de repère aux Parisiens pour les crues de la Seine.
Le coeur historique de Paris les pieds dans l'eau, l'électricité coupée, le métro inondé, les ordures non ramassées: la capitale française tient à être prête pour la prochaine crue "centennale" dont la précédente, en 1910, a marqué l'histoire de la ville.Comme l'attestent encore de nombreuses photos de cette crue historique, le bateau était l'unique moyen de locomotion dans certains quartiers de la capitale durant plusieurs semaines."La crue centennale de 1910 est bien documentée. C'est la référence officielle sur laquelle nous travaillons tous, mais ça ne nous met pas à l'abri de crues plus graves", souligne Louis Hubert, directeur de l'Environnement pour la région parisienne.Depuis 2001, lorsqu'une petite crue a submergé durant quelques semaines les voies sur berges, provoquant de gros bouchons dans le centre de Paris, la menace se fait plus précise et les conséquences d'un débordement massif de la Seine sont concrètement envisagées. Si l'eau monte aussi haut qu'il y a bientôt un siècle, 880.000 personnes devraient être évacuées, selon les services de prévision des crues qui informent régulièrement les Parisiens du degré de risques qu'ils encourent en fonction de leur adresse.Un document officiel précise que "ce ne sont pas les travaux de protection des dernières décennies, mais l'absence de phénomène climatique exceptionnel, qui est l'origine de l'absence d'inondations catastrophiques en Ile-de-France depuis cinquante ans"."80% des activités ont été construites au bord du fleuve qui a une attractivité économique très importante", explique à l'AFP Michèle Merli,responsable de la coordination des services de secours en cas de catastrophe naturelle.La zone inondable compte 17 musées, dont le Louvre et le musée d'Orsay,ainsi que des banques, des gares souterraines, des parkings et des commerces, qui s'arrêteraient tous de fonctionner."Dès l'année 2002, nous avons réuni tous les musées de Paris et d'alentours pour leur expliquer qu'au moment où la crue arriverait, ils auraient tous leurs sous-sols inondés et que les pouvoirs publics ne viendraient pas les aider parce que nous mettrions tous nos efforts et toute notre énergie à aider les personnes qui seraient gênées par la crue", explique Mme Merli,qui a rang de préfet.Circonstance aggravante par rapport à 1910, la lame d'eau arriverait plus vite aujourd'hui, à cause de l'urbanisation qui a imperméabilisé les sols.La capacité de prévoir le plus en avance possible la montée de l'eau est donc primordiale.Mais les prévisions fiables n'existent actuellement qu'à 48 heures. Or ilf audrait 72 heures pour que le métro parisien puisse parvenir à murer les issues par lesquelles l'eau pourrait s'infiltrer, au nombre d'au moins 475, la moindre faille pouvant avoir des conséquences dramatiques.En 2002 à Prague, "l'eau est passée par un petit cheminement d'une quinzaine de centimètres par lequel elle s'est engouffrée massivement,noyant le métro de la ville", rappelle Mme Merli.


Enfin, la décrue risque d'être encore plus difficile que la période demontée des eaux, la population devenant alors impatiente de retourner à une vie normale alors que de gros travaux de nettoyage et de remise en état devront être effectués.


Un danger supplémentaire vient des nombreuses carrières qui font de Paris un véritable gruyère et risquent de s'affaisser lorsque l'eau se retirera,avec des possibilités accrues d'accidents.(AFP)

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