vendredi, avril 13, 2018

Perquisitions en mairie d’Alfortville suite au rapport de la Cour des comptes. Une grosse patate chaude à gérer pour le maire et l’ex-sénateur-maire.

Perquisitions en mairie d’Alfortville par la PNF, suite au rapport de la Cour des comptes. Une grosse patate chaude à gérer pour le maire et l’ex-sénateur-maire.

Pendant trois heures ce jeudi, les policiers de la brigade financière ont perquisitionné la mairie d’Alfortville dans le cadre d’une enquête préliminaire qui fait suite au rapport de la Chambre régionale de la Cour des comptes, de septembre 2017  qui avait étrillé les finances de la ville de 2012 à 2016.

« Les policiers sont repartis avec des dossiers que nous avions déjà remis à la Chambre régionale de la Cour des comptes (CRC). Il n’y a rien de particulièrement nouveau et le procès-verbal que j’ai signé indiquait qu’aucune autre investigation n’était nécessaire. Je ne suis pas vent debout contre cette procédure parce que nous n’avons rien à nous reprocher, je suis serein. Nous avons par ailleurs bien pris en compte les recommandations de la CRC et je compte en faire la démonstration lors du conseil municipal qui se tiendra en juin », indique Michel Gerchinovits, maire d’Alfortville, et premier adjoint pendant la période 2012-2016, visée par l’enquête. Sont notamment étudiées la situation des agents des collectivités exerçant par ailleurs des responsabilités politiques. « Des salariés et agents de la ville sont systématiquement mis en cause, or, il n’est pas criminel de s’engager en politique que je sache. A partir du moment où ils remplissent les fonctions pour lesquelles la ville les paye, et justifient de cet emploi à plein temps, je ne vois pas où est le problème », poursuit le maire qui a dû annoncer la nouvelle en Conseil municipal hier soir.

« Nous sommes catastrophés pour nos concitoyens qui payeront la facture de cette gabegie. La folie des grandeurs du sénateur-maire et maintenant député, Luc Carvounas, nous a emporté dans un tourbillon et aucun de ses adjoints n’a freiné sa mégalomanie », a déjà réagi dans un communiqué Jacky Hallbax, conseiller municipal d’opposition.

Des recrutements contractuels et des marchés questionnés par la Cour des comptes


En septembre 2017, le rapport de la CRC avait sévèrement épinglé la gestion de la ville, notamment concernant les charges de personnel, en progression de 18,5 % entre 2010 et 2015, pointant l’accroissement du nombre de contractuels 20% des effectifs dont 40% dans les plus hautes catégories). « Alors que leur recrutement doit rester exceptionnel, au regard du principe de l’occupation des emplois publics locaux par des fonctionnaires, la commune ne recherche pas systématiquement un candidat fonctionnaire pour ces postes. D’autres dysfonctionnements affectent ces recrutements, comme des rémunérations parfois très favorables au regard de l’expérience ou l’accès irrégulier à des emplois fonctionnels« , déplorait la Cour des comptes. Le rapport s’interrogeait également sur le parc de plus de cent véhicules de services, « dont une trentaine affectée individuellement à des agents avec autorisation de remisage à domicile » et ajoutait que la commune « gagnerait à encadrer l’utilisation de facilités octroyées aux élus (véhicule du maire, smartphones et tablettes) dont l’usage à titre personnel relèverait d’avantages en nature« La CRC avait aussi tiqué sur les dépenses de communication, notamment celles spécifiquement réalisées au service de l’image de l’ancien maire.

La Cour avait aussi noté des irrégularités sur l’achat de certaines prestations « attribués sur la base d’analyses des offres erronées » ou encore sans mise en concurrence préalable. « Parmi les marchés examinés par la chambre, 13 concernaient les services placés sous l’autorité du directeur général de la communication (…). Dans 11 cas sur 13, ces marchés ont été attribués à des tiers auxquels la ville avait déjà, dans un passé proche, attribué des marchés publics ou passé des commandes hors marché. Les contrôles conduits sur ces marchés révèlent que la passation et l’exécution de chacun d’entre eux, sans exception, s’est caractérisée par une ou plusieurs des lacunes ou irrégularités identifiées par la chambre en matière de commande publique », indiquait la Cour.

 
 

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